Archétype, stéréotype, prototype et autres types

Il y a souvent des confusions entre ces catégories. Certains pensent avoir produit un archétype (ou même un prototype) et n’ont produit qu’un stéréotype.

Alors petit rappel :

- Un archétype est un personnage qu’on retrouve sous une forme ou une autre dans toutes les cultures (non, pas seulement la culture occidentale). Un exemple typique est le héros qui tue un dragon/monstre/gros animal/sorcier/méchant et en général, parvient à vaincre le mal.

- Un stéréotype est un personnage spécifique d’une culture et d’une époque donnée (exemple : le héros qui tue le dragon est un grand blond à la mâchoire carrée, droit et honnête)

- Un prototype en littérature est un personnage auquel personne n’a pensé avant (ou peut-être qu’on y a déjà pensé, mais on l’a oublié). Exemple : Conan le Barbare en 1932 : à l’époque, les héros de romans d’aventures ou de fantasy étaient plutôt de « preux chevaliers » redresseurs de torts, y compris les héros « sauvages » style Tarzan. Howard, en imaginant un personnage qui ne cherchait que son propre intérêt et affrontait les intrigues, les guerriers et les sortilèges armé d’une épée et d’un solide bon sens, a inventé un autre type de héros. Conan a ainsi donné naissance à une flopée de clones et est devenu lui-même un stéréotype.

On peut déjà remarquer que les trois peuvent parfaitement se combiner.

On a généralement un avis négatifs sur les stéréotypes. Cependant, ils sont tellement présents qu’on a du mal à s’en débarasser, surtout dans un univers aussi codifié que la fantasy. L’avantage des stéréotypes c’est qu’ils rassurent le lecteur, lui donnent des « repères » et sont faciles à écrire : ça fait des béquilles si vous ne savez pas trop comment caractériser vos personnages. L’inconvénient… c’est qu’ils sont incompréhensibles pour quelqu’un d’une autre culture ou seront incompréhensibles dans vingt à cinquante ans. Bref, si vous avez l’ambition d’écrire des livres que vos petits-enfants pourront lire et que vous pourrez vendre jusqu’au Japon, il vaut mieux en avoir le moins possible. Lisez les grands classiques de la littérature populaire : bien sûr, il y a des clichés de leur époque. Mais ils ne sautent pas aux yeux. L’auteur en a, sans doute inconsciemment, mis un minimum.

Comment savoir si votre perso est un stéréotype : essayez de l’imaginer diamétralement opposé à la façon dont vous l’avez iconçu : vous aviez un grand blond avec une chaussure noire, imaginez un petit noir avec une chaussure blanche : aura-t-il encore le même caractère? Le même raisonnement ? Le même comportement ? Les mêmes interactions avec les autres personnages ?

Bon, OK, si votre intrigue repose sur les prouesses physiques du héros, vous ne pouvez pas l’imaginer fluet et sans force, mais vous avez l’idée. Et votre héroïne, serait-elle encore en détresse si elle n’était pas blonde, mignonne ou était un garçon ?


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